Après un siècle et demi de bons et loyaux services, l'ancien embarcadère, cher aux vieux parisiens du Faubourg St Antoine, tomba sous la pioche des démolisseurs en 1991 pour faire place à une salle de spectacles.
Ce n'est pas seulement une gare, remplacée en 1968 par l'amorce du RER vers l'est, qui a disparu ; c'est tout un mode de vie : train des travailleurs en semaine, train des loisirs le dimanche1), tardif train des roses 2) en fin de soirée.
La gare a même dépanné la gare de l'Est pour les grandes lignes lorsque, dans l'attente de la reconstruction du grand viaduc de Nogent sur Marne détruit en 1944, elle vit partir les trains en direction de Troyes et au-delà via Brie-Comte-Robert et Verneuil l'Étang jusqu'en 1946.
Au fil du temps l'exploitation de la gare, modernisée dans les années 1920, avait été conservée à l'identique, ce qui en faisait un musée vivant du chemin de fer ancien dans les dernières années. Le ravalement à l'économie des façades cachait l'élégance de la construction en briques et pierres d'angle du bâtiment d'origine, un petit rappel de la place des Vosges située à proximité.
La partie parisienne du viaduc -miraculeusement échappé de la spéculation immobilière- est devenue une promenade pédestre.
Différents projets de reconstitution de la gare en miniature ont fleuri au fil du temps ; citons pêle-même le réseau de l'AMF-RATP dans son local de La Varenne-Chennevières, des réseaux d'exposition…
Il y a une dizaine d'années, l'idée de reproduire toute la gare et son environnement urbain nous est venue : une occasion unique de remplacer le réseau sur lequel Guillaume avait fait ses premières armes3).
Tout était à construire puisque, à l'exception des grues à eau à tête carrée, typiques de l'ancienne Compagnie de l'Est reproduites en métal blanc par Railway et des bordures de quai en pierre synthétique issues de la gamme du même artisan, ainsi que la cabine de signalisation Saxby typique, en sortie de gare, réalisée par Régions & Compagnies, il n'existe pas d'élément directement utilisable dans l'optique d'une reproduction aussi fidèle que possible de la gare. Par chance, l'environnement immédiat (viaduc) a fait l'objet de plusieurs maquettes à l'échelle de la firme artisanale Debelem il y a quelques années.
Les problèmes de place, liés aux dimensions du réseau, sont vite apparus :
Guillaume a d'abord travaillé sur plans, avant de reproduire fidèlement au 1/87e le plan de voies original. Le point de départ fut le plateau des 6 voies, à partir desquelles ont été extrapolés dimensions, entraxe et disposition des voies en sortie de gare.
Surprise pour la fin de l'année 2018 : Régions & Compagnies sort en carton découpé l'intégralité de la gare, vendu sur commande, références SGA905A à SGA905M.
La ligne 1 du métropolitain a touché la Bastille dès son ouverture, en 1900 : la station est à l'air libre, donc très visible. L'histoire du métro est connue et bien documentée.
À l'échelle HO, il faut construire le matériel roulant de toutes pièces.
Avant leur suppression dans les années 1930, plusieurs lignes de tramways transitaient par la place de la Bastille :
Différentes séries de tramways ont fréquenté le quartier dont, selon toute vraisemblance, les attelages motrice et remorque (L + A) de la STCRP, visibles dans cette courte vidéo.
La prise de courant s'effectuait par caniveau axial, donc pas de fil aérien à la traversée de la place. Ci-après quelques explications détaillées en suivant ces liens :
Historique des systèmes d'alimentation par le sol
Présentation des différents systèmes d'alimentation par le sol (caniveau axial).
Peut-être l'occasion d'utiliser la robuste voie 3 rails VB en l'encastrant dans la chaussée ?
Aussi surprenant que cela paraisse, la plupart des véhicules ayant fréquenté la gare de la Bastille ont été reproduits.
| VH Renault Apocopa : ils circulèrent sur la ligne IV au temps de la Cie de l'Est | |
| ABJ Renault Electrotren : venue assez improbable | |
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| AEK Renault, kit Apocopa : ils furent employés en banlieue parisienne | ||
| autorail ADN (Standard) AS : même remarque que pour les ABJ | |
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| Autorail “Lorraine”, modèle Éditions Atlas motorisé (modification décrite sur cette page. | |
D'après ce plan, publié dans l'ouvrage de Jean GILLET, “Les locomotives à vapeur de la SNCF région Est”, le dépôt tient dans un rectangle de 300 m sur 200 m (voies d'entrée comprises), environ 3,45 m sur 2,30 m au 1/87e.
Les bâtiments sont à construire de toutes pièces.
Le pont-tournant Fleischmann à rotation manuelle, réf. 6050, permet de reproduire celui de 11,60 m sous la remise, et la petite plaque tournante Bochmann & Kochendörfer, réf. 33.015, celle située à l'extérieur.